Les relations de l'OTAN avec la Russie ont une longue histoire et ont été gelées, surtout depuis l'annexion de la péninsule ukrainienne de Crimée.
Bruxelles - La proposition a atterri à ce qui était alors le siège de l'OTAN à Paris le 31 mars 1954. Les dirigeants soviétiques souhaitaient que l'Union soviétique réfléchisse à son adhésion à l'OTAN. Bien sûr, sous certaines conditions. Le principe de la souveraineté de chaque pays doit être préservé. En outre, la demande faite aux États-Unis d'adhérer à un traité paneuropéen de sécurité collective. Le dictateur Staline était mort depuis un an à cette époque ; malgré la guerre froide, le Kremlin tentait de s'ouvrir un peu.
Compensation pour l'expansion vers l'Est de l'OTAN
Mais l'Occident craint fortement que les Soviétiques ne compromettent l'alliance de l'intérieur. Deux mois plus tard : le rejet. L'adhésion de l'URSS, déclarent les puissances occidentales, est incompatible avec le caractère démocratique et les objectifs de défense de l'OTAN. Mais les rêves de Moscou de rejoindre l'alliance transatlantique sont restés. Après l'effondrement de l'Union soviétique, la Russie et les États de l'OTAN avaient commencé à construire un partenariat - dans le but de surmonter leur méfiance et leurs menaces mutuelles. En 1997, ces efforts ont abouti à la ratification de l'Acte fondateur Nato-Russie. Il s'agissait d'une sorte de compensation pour l'élargissement de l'OTAN vers l'est et visait à atténuer les réserves de la Russie concernant l'adhésion à l'OTAN de dix pays d'Europe centrale et orientale.
Le Conseil Nato-Russie n'a jamais été un organe de quorum.
Dans cet acte, les deux parties renoncent à "la menace ou l'usage de la force l'une contre l'autre ou contre tout autre État, sa souveraineté, son intégrité territoriale ou son indépendance politique". Pour mettre en œuvre ces objectifs, le Conseil OTAN-Russie a été créé à Rome en 2002 pour servir de forum, en particulier en période de crise. Toutefois, le Conseil n'est jamais devenu un organe de décision.
La première crise est survenue en 2008, avec la guerre de cinq jours entre la Russie et la Géorgie. Enfin, le désir de la Géorgie de rejoindre l'OTAN a suscité l'inquiétude de Moscou. Il est apparu clairement que la Russie défend ses intérêts nationaux avec des moyens nationaux, souvent de nature militaire, si nécessaire. Le Conseil a ensuite été suspendu - par l'Ouest - et aucune réunion ne s'est tenue pendant deux ans. En 2010, sous la présidence de Dmitri Medvedev, il y a eu une sorte de dégel et une volonté de la part de la Russie de tendre la main à l'OTAN. Mais quatre ans plus tard, la rupture suivante a eu lieu, lorsque la Russie a annexé la péninsule ukrainienne de Crimée en violation du droit international. Depuis lors, les relations sont gelées. Ici aussi, le virage d'un pays post-soviétique vers l'OTAN a joué un rôle. En Géorgie, comme en Ukraine, le Kremlin assure une déstabilisation contrôlée. Car les conflits territoriaux non résolus suffisent pour que les membres de l'alliance refusent l'admission pour des raisons formelles.
Moscou considère l'OTAN comme une institution agressive
Après deux ans de silence, les réunions entre les représentants de l'OTAN et de la Russie reprennent, mais se terminent toujours par des récriminations mutuelles. Moscou se dit préoccupé par l'expansion de l'OTAN vers l'est et désapprouve les actions de l'OTAN en ex-Yougoslavie, en Irak et en Libye. L'OTAN mentionne toujours la Géorgie, la Crimée, l'attaque à l'agent neurotoxique de l'ancien espion russe Skripal.
Sur le plan interne, Moscou cultive le récit d'un encerclement par l'OTAN. Les Russes voient principalement les États-Unis dans l'alliance, et leur fixation sur les Américains est conditionnée par l'histoire. L'OTAN est perçue comme une institution agressive, et l'image de l'Occident comme ennemi est transmise à la jeune génération. Le rapprochement a fait place à l'antagonisme.